Le barrage de Cize-Bolozon
Cize : l’un des plus vieux barrages sur l’Ain.
Le barrage de Cize Bolozon est l’un des barrages les plus anciens sur les 6 que compte la rivière d’Ain. Il est situé sur les communes de Corveissiat et de Matafelon-Granges. À l'époque de la construction du barrage de Cize-Bolozon, les sociétés d'électricité avaient chacune leurs usines, leurs lignes électriques et leurs clients. La centrale hydro-électrique de Cize-Bolozon construite sur l'Ain entre 1928 et 1931 par la société "l'Energie Electrique Rhône-Jura" était prévue pour améliorer l'alimentation des usines métallurgiques du Creusot et des houillères de Decize, le surplus étant revendu à la "Compagnie Bourguignonne de Transport d'Energie" qui fournissait Gueugnon, Bourges, Dijon, Lyon et voulait renforcer ses débouchés vers la région parisienne. Cette usine était la plus importante de la vallée de l'Ain. Actuellement sa production, comme celle de la plupart des autres usines de la vallée est dirigée vers le réseau régional 63 000 V. La construction du barrage à travers une rivière aussi capricieuse qu'était l'Ain à l'époque n'a été rendue possible que par la confection d'enceintes circulaires en palplanches. La décision de sa construction intervient au début de l’année 1920. Un premier projet en 1922 un barrage séparé de l’usine située à 3 km à l’aval, alimentée par un tunnel de 400 m de longueur, coupant la boucle que forme la rivière à cet endroit. Le projet est modifié en 1929 : l’idée de tunnel disparaît et l’usine est incorporée au barrage.
Les crues nombreuses et exceptionnellement violentes du printemps et de l'été 1930 ont à plusieurs reprises noyé le chantier, mais la pugnacité des hommes a vaincu les déchaînements de la nature. Les techniciens et ingénieurs ne se laisseront donc pas décourager et la mise en service est effectuée avec succès en 1931. Avec ses superstructures, le barrage est typique des constructions de cette époque. Sa disposition était rendue nécessaire par le type de vannes plates de 60 tonnes roulant sur des trains de chenilles, appelées vannes "Stoney". La grue imposante, aujourd'hui déclassée et qui est démontée durant cette année 2018 pour être remplacée par une nouvelle, est utilisée pour mettre en place les batardeaux de béton stockés près du pont et que l'on place les uns sur les autres pour former une espèce de barrage voûte devant les vannes que l'on veut réparer et qui peuvent ainsi être mise "hors d'eau". Cette grue a aussi quelquefois servi à transborder des marchandises ou de petits bateaux de part et d'autre du barrage, puisque l'Ain était navigable à l'époque . Bolozon est un barrage poids avec 3 turbines ( 2 hélices et une Kaplan) pour une puissance maximum de 23 MW. Le volume total de la retenue est de 13 millions de m3. Le débit maximal turbinable atteint les 190 m3/sec tandis que le débit maximal évacuable en cas de crue peut être porté jusqu’à 3660 m3/sec, ce qui est largement au-dessus des crues les plus catastrophiques jamais enregistrées. La hauteur du barrage est de 27 m, 2 m de plus que celui de Saut Mortier. La longueur en crête est de 156 m et la largeur à la base de 29 m. Depuis 1946, l’aménagement est exploité par EDF. C’est depuis Cize-Bolozon que les aménagements de Moux, Coiselet et Allement sont aujourd’hui surveillés grâce à des dispositifs associant capteurs de niveaux et de débits et alarmes. Tout comme d’ailleurs les autres barrages sur le cours de la rivière. Une équipe d’astreinte gère Vouglans et Saut Mortier, une autre les 4 barrages restants donc Bolozon. Cette équipe composée d’environ 14 salariés EDF assure sur ces ouvrages des visites de contrôle hebdomadaires et peut ainsi intervenir à tout moment en cas d’incident.
Il faut que comme pour tous les barrages, ce ne sont pas des blocs rigides. Ils vivent en s’adaptant aux variations de température ou de hauteur d’eau dans la retenue. C’est pourquoi ils font l’objet d’une surveillance de tous les instants. Les exploitants appuyés par différents services spécialisés, effectuant le contrôle régulier des ouvrages et de ses équipements. Les appareils de surveillance et de mesure installés à l’intérieur des barrages, sont relevés et contrôlés lors de visites hebdomadaires. En assurant la maintenance régulière de ses ouvrages hydroélectriques, EDF veille à la sécurité de tous, populations riveraines et agents d’exploitation, et montre sa détermination à assurer la longévité des ouvrages dont elle a la responsabilité.
9 mois de travaux
Jusqu’à la fin de cette année, des travaux sont programmés sur le barrage. Il s’agit de démonter tous les éléments métalliques que sont l’ancienne grue, le hangar, les rails situés au-dessus des quatre piliers du barrage depuis sa construction. En parallèle, des travaux de réhabilitation sont engagés. Et une nouvelle grue sur la structure verra le jour.
Fiche résumé :
• Barrage "mobile"
• Hauteur maximum entre le niveau amont et aval : 16,30 m
• Longueur en crête : 156 m
• Évacuation des crues, débit maximum des vannes : 3 650 m3
• Équipement de l'usine :
o 2 turbines Hélice de 7 500 kW
o 1 turbine Kaplan de 7 500 kW
o 3 alternateurs débitant sous 10 500 V
o 3 transformateurs 10 500×63 000 V
• production moyenne : 90 millions de kWh/an
• Le lac :
o Cote 283 NGE
o Variation maximale de cote : 1,85 m
o Volume total du lac : 14,7 millions de m3
o Volume utilisable : 4,3 millions de m3
o Surface du lac : 263 ha